
Le commerce transfrontalier sans lequel, aucun business ne peut prospérer constitue aujourd’hui un aspect très important dans l’amélioration du Climat des Affaires. C’est dans cette perspective que le gouvernement togolais depuis 2018 a initié des réformes allant dans la facilitation des échanges entre les pays limitrophes et extérieurs.
Dans la réalité, les frontières, cicatrices de l’histoire, ont longtemps été appréhendées sous leurs aspects politiques. Elles sont perçues comme fondatrices de la construction des territoires, des Etats. Introduites en Afrique par les européens dans le contexte colonial, leur développement et leur maintien s’appuient sur la réunion de plusieurs réalités qui, enchevêtrées les unes aux autres, donnent aux frontières le statut du sacré, d’éléments intangibles.
Aujourd’hui, le voisinage qu’elle crée entre les groupes humains ayant les mêmes pratiques culturelles et religieuses, renforce une certaine cohésion sociale, économique et culturelle. La frontière divise alors mais n’éloigne pas. Elle est rapprochement et créatrice de liens entre les populations frontalières. Ces dernières, à travers plusieurs motivations, commerce, migration de travail, temporaire ou définitive se la sont appropriées.
Elles l’ont intégrée à leur vécu, à leur discours et à leur pratique. Ce travail basé sur l’exemple des espaces transfrontaliers du croissant nord du Togo, montre que la frontière produit un espace atypique où des pratiques transgressives, ou non, se mettent en place. Cette région transnationale devient ainsi une expression de l’intégration économique, en même temps qu’un sous-produit de l’érosion de la souveraineté nationale, œuvre de la désacralisation des frontières par les frontaliers.
Ce fondement important dans le commerce transfrontalier constitue un tremplin pour le commerce extérieur.