
Le Togo franchit une étape majeure dans son processus de décentralisation. Après la validation officielle des résultats des municipales du 17 juillet par la Chambre administrative de la Cour suprême, rendue publique le 6 août 2025 à Lomé, l’attention se porte désormais sur la tenue des premières assemblées des conseils municipaux, programmées du 2 au 4 septembre. Ces rencontres permettront d’élire les maires et leurs adjoints, qui piloteront les 117 communes du pays. Pour garantir une transition harmonieuse, le MATDCC a organisé un atelier de renforcement des capacités à Blitta les 20 et 21 août 2025. Destiné aux gouverneurs, préfets, secrétaires généraux de préfecture et autres acteurs clés, cette formation vise à consolider leur maîtrise des enjeux juridiques, administratifs et opérationnels liés à cette réforme structurante.
Cette rencontre technique, organisée au siège de l’Agence nationale de formation des collectivités territoriales (ANFCT), a été voulue par le ministre de tutelle, le colonel Awaté Hodabalo, afin d’anticiper les difficultés et de garantir la régularité des scrutins municipaux à venir. Autour de la table, les représentants du pouvoir déconcentré – gouverneurs du district autonome du Grand Lomé et des cinq régions, préfets des 39 préfectures et leurs secrétaires généraux – ont échangé sur les dispositions légales, les outils pratiques et les mécanismes à mettre en œuvre pour assurer une organisation sans faille des premières réunions des conseils municipaux.
Le directeur de la Décentralisation et des Collectivités locales (DDCL), M. Pali Essossinam, a rappelé les enjeux de cette étape sensible : « Il y a les dispositions légales qu’il faut suivre. Mais encore faut-il les parcourir pour ne pas tâtonner le jour de la première réunion des conseils municipaux. Sans cette rencontre technique, il est possible que surviennent des manquements qui peuvent exposer le processus à des recours devant les juridictions compétentes. » Une mise en garde qui prend tout son sens alors que les dernières élections municipales remontaient à 2019, et que l’expérience des régionales de janvier 2025 reste encore récente.
Pour éviter ces écueils, les participants ont été outillés à travers une série de modules très concrets : modèle du courrier de convocation des conseillers municipaux par le préfet, cadre juridique et agenda de la première réunion, déroulé de l’élection, modèles de bulletins de vote pour le maire et ses adjoints, transmission des procès-verbaux au préfet puis au ministre de tutelle, sans oublier les étapes post-électorales comme la passation de services entre exécutifs sortants et entrants, l’inventaire du patrimoine communal ou encore la situation des valeurs inactives.
La cérémonie d’ouverture, présidée par le ministre Awaté, s’est déroulée en présence du préfet de Blitta, M. Batossa Boukari, du directeur général de l’ANFCT, M. Dényo Komi Dodzi, et du directeur de la DDCL, M. Pali Essossinam. Dans son allocution, le colonel Awaté a transmis aux participants les salutations du président du Conseil, Faure Gnassingbé, avant de souligner que « sous le leadership éclairé et la volonté manifeste du président du Conseil, notre pays a su poser et redynamiser les fondements d’une transformation profonde en matière de décentralisation, de démocratie locale et de gouvernance territoriale ».
L’atelier de Blitta marque ainsi un moment charnière dans le processus de consolidation de la décentralisation, entamé en 2019 et désormais renforcé par l’élection des exécutifs régionaux en janvier 2025. Pour le ministre, il s’agit d’un « rendez-vous de capitalisation » : « Je vous exhorte à une participation active, à des échanges constructifs et à des propositions concrètes susceptibles de contribuer à la réussite de ces premières réunions consacrées à l’élection des exécutifs communaux », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance de tirer les leçons du passé pour mieux réussir cette nouvelle étape.
La tenue effective des élections des maires et adjoints les 2, 3 et 4 septembre prochains constituera une étape décisive pour la mise en place des exécutifs locaux. Leur installation ouvrira ensuite la voie aux passations de services et à la publication officielle des résultats dans le Journal officiel de la République togolaise, avant l’ultime phase : la déclaration d’orientation du gouvernement sur la politique de décentralisation à conduire avec les nouveaux conseils municipaux.
Sources : Togo first