La rentrée scolaire 2024-2025 se profile à l’horizon. En attendant le 16 septembre 2024, la rentrée pédagogique a débuté le lundi 9 septembre 2024 sur l’ensemble du territoire national.
L’état pour sa part veut faire les choses autrement. Il a à cet effet échangé avec la presse le vendredi dernier sur les dispositions prises pour un démarrage effectif de cette nouvelle rentrée académique et aussi la vision ou les réformes attendues.
« Placée sous le thème “Une école au service des compétences réelles de la vie”, elle est une année d’action, nous engageant tous, chacun à son niveau et selon ses compétences, pour bâtir ensemble un système éducatif fort et de qualité. Confiants en cet engagement de tous et ayant foi en nos capacités de réussir ensemble grâce aux efforts du gouvernement, sous l’autorité de Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République, cette année scolaire 2024-2025 repose sur les projets de la feuille de route gouvernementale, notamment les projets P9, P10 et P11, et le bilan de la mise en œuvre des orientations de l’année scolaire 2023-2024 », a indiqué le ministre des Enseignements primaire et secondaire, Prof. Komla Dodzi Kokoroko, dans une note circulaire rendue publique le 09 septembre 2024.
Le ministre a exhorté tous les acteurs à se mobiliser pour la réussite de la nouvelle année scolaire.
Il a également dévoilé les actions que l’État compte mettre en œuvre afin de faciliter le travail des enseignants et garantir la qualité de l’éducation aux apprenants. Ces actions sont déclinées en plusieurs points.
En premier, il parle des écoles-projets. Selon le ministre, chaque école/établissement scolaire doit élaborer un projet qui est la résultante des apprentissages. Le montage de l’énergie solaire pour l’éclairage d’au moins une salle de classe avec la mise en application des manipulations en électricité.
La fabrication de filtre à eau (au programme mais jamais réalisée) pour faire face au problème d’eau potable après une activité d’EPS, le jardin potager durable, le reboisement d’espèces végétales appropriées avec l’appui des services techniques des ministères en charge de l’agriculture et de l’environnement et mettant en évidence les cours de SVT et d’agriculture, le début de la programmation des cours d’informatique pour les établissements qui ont reçu des ordinateurs (programme de technologie jamais mis en œuvre auparavant).
À cet effet, chaque école doit assumer ses responsabilités. Le projet comprendra 3 étapes : le concept, sa mise en œuvre et les résultats. Les écoles et établissements en leur sein et dans les périmètres pédagogiques seront accompagnés avec une documentation-synthèse, du matériel et les personnes ressources.
Le deuxième point concerne le déploiement optimal et efficient du personnel enseignant et administratif.
« La numérisation des outils de gestion aboutira, à partir de cette rentrée, aux alertes instantanées et au suivi plus affiné des allocations. Les pertes de temps d’apprentissage des élèves seront réduites par ces mécanismes d’alerte et le rôle accompagnateur du personnel d’encadrement, déployé en nombre dans toutes les circonscriptions pédagogiques et doté d’outils spécifiques à cet effet, de matériels roulants et de matériel informatique », a précisé la note.
En troisième position, le gouvernement vise la pérennisation de la formation initiale. À ce niveau, il est prévu le recrutement de la 3ème promotion des Élèves-Professeurs d’École (EPE) en décembre 2024 et le début de la formation de 134 formateurs (professeurs des EPE).
Le quatrième point met l’accent sur l’évaluation. Pour le ministre, un système qui ne dispose pas de chiffres fiables et spécifiques à chacune des actions qu’il mène ne peut prétendre à une analyse statistique et des stratégies fiables. « Le fichier d’immatriculation des élèves, la notation par notion, la fiche de performance des élèves sont des outils basiques d’identification des besoins d’apprentissage avec une mise œuvre immédiate. Les directions de formation, d’enseignement et d’évaluation, avec leurs démembrements régionaux, ont préparé et affiné ces outils pour leur mise en œuvre », informe le ministre Kokoroko.
Le cinquième point parle de la formation continue. Au moment où le déficit en enseignants tend vers zéro (7% actuellement et 0% au prochain concours) et la disponibilité des enseignants ayant une formation initiale est à la hauteur des besoins, la formation continue sera renforcée avec un recours à la digitalisation et un schéma directeur à divers niveaux, afin de prendre en compte les besoins des élèves et des enseignants de manière générale et plus spécifique.
Le sixième point fait cas de l’implication des acteurs et partenaires. Le ministre rassure que les directions régionales et les inspections poursuivront les échanges avec les communes et les régions dans la mise en œuvre des plans locaux de développement et d’aménagement du territoire.
En septième et dernier position, le ministre fait cas de la concrétisation des 10 orientations de l’année scolaire écoulée. Il rassure que des manuels de sciences humaines et de citoyenneté seront disponibles dans les sections du préscolaire et les classes du primaire. En outre, il assurera la continuité de l’élaboration de ces manuels pour les autres niveaux. Le ministre a également précisé que le nouveau rôle des surveillants généraux formés en avril 2024, devenus les conseillers principaux d’éducation (CPE), est de s’assurer de la discipline, de l’autodiscipline et de l’accompagnement de l’élève dans la réussite de son projet scolaire personnel. De plus, les actions entamées pour une école moderne se poursuivront, notamment le renforcement de l’articulation, le suivi et l’accompagnement de l’école privée.
Pour le Professeur Kokoroko, la mise en œuvre de ces différents axes permettra au système éducatif togolais de poursuivre sa modernisation et de répondre tant aux attentes des populations qu’aux exigences de développement dans un environnement durable.
