
La Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) a organisé ce jeudi 29 juillet un espace d’échange avec les médias nationaux pour présenter les avancées de son ‘Projet d’intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation au Togo’. Lancé officiellement le 3 juillet dernier, ce projet ambitieux vise à ancrer les valeurs d’intégrité dès le plus jeune âge, en impliquant les établissements scolaires et techniques.
Un partenariat stratégique avec le secteur éducatif
Présidée par M. Aba Kimelabalou, président de la HAPLUCIA, la rencontre a réuni une cinquantaine de journalistes et éditeurs, ainsi que le ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, Isaac TCHIAKPE. Ce dernier a salué l’initiative, soulignant que « l’école doit être le premier rempart contre les pratiques corruptives. En formant les futurs citoyens aux mécanismes de transparence, nous bâtissons une société résiliente* ».
Le projet prévoit, d’ici 2028, la révision des programmes scolaires pour y intégrer des modules adaptés à chaque niveau : sensibilisation aux conséquences de la corruption, études de cas concrets, et initiation aux outils de dénonciation sécurisée. Des formations seront également dispensées aux enseignants.
Les médias, acteurs clés de la sensibilisation
La HAPLUCIA a insisté sur le rôle central des médias dans la réussite du projet. « *Votre capacité à relayer les bonnes pratiques et à vulgariser nos actions est essentielle* », a déclaré Aba Kimelabalou,. Une présentation a été faite à l’attention des rédactions comprenant des recommandations et les différents aspects du projet.
Selon le Président, le projet n’est pas une simple réforme de programme : c’est une vision politique forte, un investissement dans l’avenir de nos enfants, une volonté présidentielle affirmée de construire un Togo plus éthique, plus équitable et plus responsable.
« Ce projet incarne une ambition majeure de notre pays: agir à la racine pour prévenir durablement la corruption en inculquant aux jeunes générations les valeurs fondamentales d’intégrité, d’honnêteté, de responsabilité et de civisme. Il s’agit d’un changement de paradigme qui reconnaît que la lutte contre la corruption ne peut être uniquement basée que sur les instruments juridiques ou répressifs. Elle doit aussi et surtout passer par l’éducation pour un changement de comportement. En dotant les apprenants de l’école primaire à l’enseignement supérieur des outils intellectuels, moraux et citoyens pour reconnaître, prévenir et rejeter les comportements déviants, le Togo fait le choix de l’anticipation, de la prévention et de la transformation en profondeur », a-t-il souligné.
Le projet prévoit également l’analyse des curricula d’éducation et de formation, l’élaboration de modules de formation, la création de supports pédagogiques et didactiques, et l’intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les curricula et programmes de chaque niveau. La phase pré-test du projet débutera à la rentrée prochaine dans quelques lycées et facultés sélectionnés.
Le budget estimatif du projet s’élève à 650 millions de FCFA, et son succès dépendra de l’engagement collectif de tous les acteurs concernés.
Ce projet est une initiative importante pour le Togo, qui vise à prévenir durablement la corruption en inculquant aux jeunes générations les valeurs fondamentales d’intégrité, d’honnêteté, de responsabilité et de civisme. Il est prévu que le projet soit mis en œuvre sur une période de 3 ans, de janvier 2025 à juillet 2028.