Kpalimé a accueilli ce vendredi 24 mai 2025 le lancement officiel de la 8ème campagne nationale de distribution de jeunes plants de caféiers et cacaoyers. Cette initiative ambitieuse, portée par l’ONG Avenir de l’Environnement (ADE) en partenariat avec le Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC), dirigé par Enselme Gouthon, vise à redynamiser ces deux filières agricoles clés au Togo.
Malgré la réputation internationale de la qualité du café et du cacao togolais, les exportations restent modestes : 2 500 tonnes de café et 9 000 tonnes de cacao en 2023, soit une baisse significative par rapport aux années précédentes. Cette campagne représente donc une étape cruciale pour inverser cette tendance et lutter contre le déclin structurel du secteur.
Le déclin de la production de café et de cacao au Togo s’explique par deux facteurs principaux : le vieillissement des vergers, non renouvelés depuis des décennies, et le désintérêt de la jeunesse togolaise pour l’agriculture. Ceci a entraîné une baisse de productivité et une main-d’œuvre agricole vieillissante.
Pour contrer cette crise, une campagne de distribution massive de jeunes plants sélectionnés a été lancée à Kpalimé. L’objectif est de reconstituer les vergers, d’instaurer une production durable et de renforcer la compétitivité du secteur à long terme.
Le choix de Kpalimé, dans la région des Plateaux, n’est pas anodin : cette zone bénéficie d’un climat et d’un potentiel agronomique idéals pour la culture du café et du cacao. La campagne vise donc à relancer la production dans cette région clé.
Ce projet ambitieux vise à bien plus qu’une simple relance technique des plantations. Il ambitionne une restructuration complète de la chaîne de valeur agricole, intégrant des pratiques durables comme l’agroforesterie et créant des emplois ruraux. L’objectif est de transformer le secteur agricole en un moteur de développement économique et social, profitant aux petits producteurs et aux communautés rurales.
Le CCFCC et ses partenaires souhaitent également redorer l’image de l’agriculture auprès des jeunes Togolais, souvent tentés par l’exode rural. La professionnalisation du métier, le renforcement des compétences et un meilleur accès aux marchés sont au cœur de cette stratégie. Pour réussir, un accompagnement solide est crucial : encadrement technique, soutien institutionnel, financement pérenne et suivi régulier des plantations seront indispensables.
Le Togo relance ses filières agricoles non seulement pour regagner des parts de marché perdues, mais aussi pour des objectifs plus vastes et cruciaux. Il s’agit avant tout de renforcer la sécurité alimentaire du pays, d’améliorer sensiblement les revenus des agriculteurs et de combattre efficacement la pauvreté rurale. Face aux défis du changement climatique et aux pressions économiques, cette initiative ambitieuse témoigne d’une volonté politique forte de moderniser l’agriculture togolaise. Le choix de Kpalimé pour le lancement symbolise cette ambition nationale : revitaliser un secteur porteur en alliant les pratiques agricoles traditionnelles à des innovations durables. C’est un projet prometteur qui mérite d’être suivi avec attention.
