RECEPISSE N°0127/HAAC/02-2024/PUP

Infrastructures africaines : Faure Gnassingbé sonne l’alerte à Luanda

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Le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé a activement participé ce 28 octobre 2025 à Luanda en Angola aux travaux du 3ᵉ Sommet de Luanda sur le financement des infrastructures en Afrique, placé sous le thème « Capitaux, corridors, commerce : investir dans les infrastructures pour la ZLECAf et la prospérité partagée ».

Les dirigeants africains ont examiné les opportunités d’investissement stratégiques alignées sur le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et le Plan directeur de l’Union africaine pour la connectivité régionale et continentale.

Pour transformer ces ambitions en investissements réels, le Président du Conseil a partagé avec ses homologues et les investisseurs quatre idées fondamentales.

Mobilisation du capital africain : la clé de la souveraineté économique

L’appel à la mobilisation du capital africain a été au cœur de son discours. Selon le Président du Conseil, Champion du Marché unique du transport aérien africain (MUTAA), l’Afrique dispose déjà de ressources financières considérables, mais celles-ci restent trop souvent investies hors du continent. Pour inverser la tendance, il a plaidé pour la création des mécanismes capables de canaliser ces ressources africaines vers nos infrastructures régionales, industrielles et énergétiques.

« Notre continent dispose de ressources financières considérables. Elles sont dans nos fonds de pension, nos fonds souverains, nos compagnies d’assurance et notre épargne domestique. Mais une grande partie de ce capital reste peu investie ou investie hors d’Afrique et souvent dans des actifs à faible impact productif. Nous devons inverser cette logique. Il est temps de créer les mécanismes capables de canaliser ces ressources africaines vers nos infrastructures régionales, industrielles et énergétiques ».

La matérialisation de ces ambitions passe aussi par la mise en place d’une ingénierie financière plus audacieuse, notamment des plateformes de co-investissement public-privé, des véhicules régionaux d’investissement et des garanties africaines de crédit capables de rassurer les investisseurs institutionnels, a souligné le Président du Conseil.

Cela suppose également le changement de paradigme au niveau des banques et établissements financiers, la valorisation des ressources, le seul moyen pour affirmer la souveraineté économique du continent.

« Nos banques nationales de développement doivent être consolidées, nos marchés de capitaux dynamisés et nos partenariats mieux ciblés. Les institutions africaines ont ici un rôle clé, celui de mutualiser les risques, d’agréger les financements et de donner confiance, car le financement de nos infrastructures ne viendra pas uniquement de l’aide extérieure. Il repose aussi sur notre capacité à valoriser nos propres ressources pour bâtir l’Afrique que nous voulons ».

Faire des corridors intégrés, les artères du commerce intra-africain

Le Président du Conseil s’est appesanti sur le rôle stratégique des corridors économiques à savoir routes, rails, ports, réseaux énergétiques et numériques dans l’intégration régionale. Il a insisté sur la nécessité de faire des infrastructures de véritables vecteurs de la compétitivité africaine, au-delà de simples ouvrages physiques.

Le Président Faure Gnassingbé a partagé à cet effet, l’expérience du Togo en matière de construction de corridor qui illustre une approche territorialisée du développement, où les infrastructures favorisent la création de chaînes de valeur locales et régionales.

« Lorsqu’un corridor fonctionne, les coûts logistiques s’effondrent, le temps de transit diminue. C’est ainsi que des pays enclavés deviennent de vraies plateformes d’échange » a précisé le Président du Conseil.

Ce rôle vital des corridors dans l’intégration sous-régionale, passe avant tout par l’harmonisation douanière, la digitalisation, la fluidité réglementaire et la gouvernance commune, et bien d’autres réformes communautaires pour transformer la géographie du commerce africain en donnant aux différents ports de la sous-région, un rôle de connecteurs de valeurs.

Faire de la ZLECAf un espace économique réel

Évoquant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le Président du Conseil a rappelé que ce projet historique ne pourra se concrétiser sans des infrastructures performantes et interconnectées.

Les routes, ports, réseaux énergétiques et numériques doivent permettre aux marchandises, aux idées et aux talents de circuler librement à travers le continent. Cette politique permettra aussi de réduire les coûts commerciaux, d’attirer les investissements productifs, stimuler les chaînes de valeurs régionales et les investissements productifs dans les domaines à fort impact socioéconomique tels que l’agro-industrie, le textile, la logistique, la transformation minière.

« Notre objectif doit être de faire de la ZCAF un espace économique réel. La zone de libre-échange continentale africaine est un projet historique. Nous avons posé les fondations juridiques d’un marché continental. Mais sans infrastructures performantes, cette ambition restera théorique. Il faut maintenant des connexions concrètes, des routes fluides, des ports efficaces, une énergie stable, des réseaux numériques interopérables. Chaque corridor opérationnel est un pas de géant vers une Afrique intégrée » a déclaré le Président du Conseil.

Pour le Président du Conseil, c’est le seul moyen de faire de la ZLECAF un moteur d’industrialisation, d’emploi et de compétitivité.

Construire des infrastructures durables et inclusives

Le Président du Conseil a surtout insisté sur la qualité et la durabilité des infrastructures africaines. Elles doivent être résilientes face aux chocs climatiques, intégrer les énergies propres et être gérées avec transparence et profiter à tous, en particulier aux jeunes, aux femmes et aux entrepreneurs.

« Construire, c’est bien. Mais construire mieux, est essentiel. Nos infrastructures doivent être durables, résilientes et bien entretenues. Elles vont devoir résister aux chocs climatiques, intégrer les énergies propres et soutenir la transition verte du continent. Elles doivent aussi être gouvernées avec rigueur. »

Le Président du Conseil a rappelé que l’Afrique ne manque ni d’idées ni de volonté, mais qu’elle doit désormais coordonner ses actions, mutualiser ses moyens et renforcer la confiance entre les États. Il a réitéré l’engagement du Togo à contribuer à cette ambition commune.

Le troisième Sommet de Luanda sur le financement des infrastructures en Afrique s’impose ainsi comme un tournant décisif pour une Afrique capable de financer elle-même son intégration et sa prospérité, en plaçant les populations au cœur de chaque infrastructure et de chaque politique de développement.

Les travaux ont été meublés de déclarations et de panels sectoriels de haut niveau portant sur l’énergie, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, les transports ainsi que la mobilisation des capitaux nationaux.

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