Prudence Afanou 
L’accès universel à l’eau potable est un enjeu crucial pour le développement durable, inscrit dans l’ODD 6 des Nations Unies. Le Togo, engagé dans cette démarche, se confronte à une réalité complexe, notamment dans le Grand Lomé. Avec plus de 2,1 millions d’habitants (RGPH-5, 2022), cette zone concentre une forte demande en eau, alimentée par la présence d’infrastructures, d’entreprises et d’activités socio-économiques diverses. La gestion efficiente et durable des ressources hydriques devient donc une priorité absolue pour garantir l’accès à l’eau potable à tous les habitants du Grand Lomé et assurer leur bien-être.
L’illustration parfaite
Le plan gouvernemental 2020-2025 vise à améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. L’objectif ambitieux est d’atteindre 80% d’accès national d’ici peu, avec des taux spécifiques pour chaque zone (75% urbain, 65% semi-urbain, 95% rural). Grand Lomé vise 75%. Malgré des progrès significatifs (47,7% à 74,4% en milieu rural et 42,6% à 55,9% en milieu semi-urbain entre 2014 et 2023), seulement 69% de la population de Grand Lomé disposait d’eau potable fin 2023. Il reste donc du travail pour atteindre les objectifs fixés.
En octobre 2023, le ministère a annoncé que le Grand Lomé, regroupant 13 communes, dépendait de 50 forages puisant dans 3 nappes phréatiques pour son approvisionnement en eau potable. La production actuelle de 65 000 m³ par jour est insuffisante face à une demande de 120 000 m³ par jour. Seulement 58 % des abonnés sont actuellement desservis par le réseau.
Une succession de projets
Le gouvernement togolais s’est fixé des objectifs ambitieux pour garantir l’accès universel à l’eau et à l’assainissement. Il vise plus de 86% de couverture à Lomé et une couverture nationale à 100% pour l’approvisionnement en eau. Pour atteindre ces objectifs, des investissements importants sont consentis dans plusieurs projets : modernisation et extension des stations de traitement d’eau, construction et rénovation de forages pour diversifier les sources et limiter les coupures, renforcement du réseau de distribution et simplification du raccordement des ménages via la TdE (Taxe de Développement). Ces efforts visent à améliorer la couverture en eau potable, notamment à Lomé, et à réduire les pertes dues aux fuites et aux infrastructures dégradées.
