
Le gouvernement togolais est sous le feu des critiques depuis plusieurs jours, notamment en raison de sa réponse aux manifestations du 6 juin dernier et de la manière dont il a traité le cas du rappeur Aamron. Ces dénonciations, perçues par certains comme un manque de dialogue et de transparence, ont suscité un vif débat dans l’opinion publique.
Pour clarifier sa position, le gouvernement s’est exprimé par la voix du ministre de la Réforme du service public Gilbert BAWARA. Dans une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique, il a laissé entendre : « Au Togo, il ne s’agit pas de brider la liberté d’expression, mais de prévenir les dérives » dénonçant une campagne de désinformation amplifiée par les réseaux sociaux, qui, selon lui, déforme la réalité des événements et nuit à l’image du pays. Le ministre a ainsi rappelé l’importance de respecter la loi et l’ordre, insistant sur la nécessité de maintenir la cohésion sociale.
Cette déclaration de Gilbert Bawara peut être comprise comme une clarification de la position de son gouvernement ou de lui-même concernant la liberté d’expression au Togo. Il souligne que l’objectif n’est pas de limiter ou de restreindre le droit des citoyens à s’exprimer librement, mais plutôt de mettre en place des mesures pour éviter que cette liberté ne conduise à des abus ou à des comportements nuisibles, appelés ici « dérives ».
En d’autres termes, il insiste sur le fait que la liberté d’expression doit être préservée, mais avec des limites pour garantir la quiétude sociale, la sécurité ou le respect des lois. Cela reflète souvent un équilibre que cherchent à maintenir certains gouvernements : protéger la liberté tout en évitant qu’elle ne soit détournée pour des fins néfastes, comme la diffamation, la propagande haineuse ou la désinformation.
Cependant, tout en réclamant le respect des règles, le gouvernement a également souligné sa volonté d’être à l’écoute de la jeunesse, acteur majeur du mouvement social. Il a affirmé que la gouvernance doit évoluer pour mieux répondre aux aspirations de la jeunesse togolaise, sans pour autant transgresser les principes démocratiques et juridiques en vigueur.
Cette position officielle témoigne d’une démarche équilibrée, visant à apaiser les tensions tout en protégeant l’ordre public. La réponse du gouvernement montre qu’il entend maintenir la stabilité tout en restant sensible aux revendications, et insiste sur l’importance du dialogue dans un contexte de crise sociale.