Prudence Afanou 
À quelques heures de la Conférence de Paris sur la paix dans la région des Grands Lacs, Emmanuel Macron a réuni ce 30 octobre 2025 ses homologues Faure Essozimna Gnassingbé (Président du Conseil togolais) et Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (Président de la RDC) pour une concertation stratégique à l’Élysée. Cette réunion, axée sur la recherche de solutions durables aux crises de l’Est congolais, vise à créer un front diplomatique uni avant les négociations internationales.
Les échanges ont mis en lumière l’urgence de répondre à la double crise sécuritaire et humanitaire qui frappe les populations de la RDC, où groupes armés et déplacements massifs exacerbent les tensions. Les trois dirigeants ont appelé à un renforcement des mécanismes de coopération régionale, en synergie avec les programmes de l’Union africaine. Emmanuel Macron a insisté sur le rôle de la France comme « partenaire engagé, mais respectueux des leaderships locaux », tandis que Tshisekedi a rappelé que « la stabilisation des Grands Lacs passe par la justice pour les victimes et le dialogue inclusif ».
La réunion a souligné l’importance d’un soutien international accru, notamment financier, pour accompagner les réformes structurelles et les projets de développement. Faure Gnassingbé, dont le pays joue un rôle clé de médiateur dans la région, a plaidé pour « une feuille de route réaliste, centrée sur la prévention des conflits et la gestion des ressources transfrontalières ».
Alors que la Conférence de Paris s’ouvre dans un contexte de défis géopolitiques complexes – rivalités économiques, exploitation minière illégale –, cet accord tripartite envoie un signal fort. Reste à voir si les engagements pris se traduiront par des actions concrètes, notamment en matière de désarmement des milices et de relance économique. Les espoirs se concentrent désormais sur l’adoption d’un pacte multilatéral contraignant, seul capable de briser le cycle de violence dans les Grands Lacs.
