La Conférence de l’Union Africaine sur la gestion de la dette publique a débuté le lundi 12 mai à Lomé. Présidée par Faure Gnassingbé, Président du Conseil, cette rencontre stratégique a rassemblé des dirigeants africains de premier plan, dont le président ghanéen John Dramani Mahama, ainsi que des personnalités influentes du monde économique et financier international. Les discussions, qui se poursuivront jusqu’au 14 mai, portent sur un thème crucial : « Agenda de gestion de la dette publique en Afrique : restaurer et préserver la viabilité de la dette ».
Dans son discours inaugural, M. Gnassingbé a appelé à une ambition africaine collective en matière de gestion de la dette, soulignant la nécessité de prioriser la souveraineté, la solidarité et la stabilité régionale des pays africains. Cette déclaration met en lumière l’enjeu majeur de concilier le développement économique avec une gestion responsable et durable de l’endettement public.
La réflexion de Faure Gnassingbé met en lumière plusieurs aspects importants concernant la gestion de la dette en Afrique. « Nous devons développer sur la question de la dette une ambition africaine collective qui mette la priorité sur notre souveraineté, notre solidarité, et notre stabilité régionale. Notre continent n’est pas le problème aujourd’hui, il est une part de la solution de demain. Nous avons les ressources, la jeunesse, les talents pour être un moteur de stabilité et d’innovation. Mais cette solution, on ne peut l’incarner que si nous disposons des outils pour le faire ».
Ambition africaine collective : Faure Gnassingbé souligne l’importance d’une approche unifiée et collaborative entre les pays africains. Plutôt que d’aborder les questions de dette de manière isolée, il propose de développer une stratégie continentale qui permettrait de maximiser l’efficacité des efforts déployés.
Souveraineté : Mettre la priorité sur la souveraineté indique un désir de préserver l’autonomie des pays africains dans la gestion de leurs politiques économiques et financières. Cela suggère une volonté de réduire la dépendance vis-à-vis des créanciers internationaux et de renforcer la capacité de décision des États africains.
Solidarité : La mention de la solidarité implique que les pays africains seraient encouragés à se soutenir mutuellement dans la gestion de la dette. Cela pourrait inclure le partage de ressources, de technologies et de meilleures pratiques pour assurer une gestion plus efficace et durable de la dette.
Stabilité régionale : En plaçant la stabilité régionale au cœur de cette réflexion, Faure Gnassingbé reconnaît que la gestion de la dette a des implications sur la paix et la sécurité dans la région. Une politique de dette mal gérée peut entraîner des crises économiques, sociales ou politiques qui déstabiliseraient la région.
En résumé, cette réflexion de Faure Gnassingbé prône une politique de dette proactive, renforçant l’autonomie des États africains tout en favorisant une coopération régionale pour garantir un développement durable et stable.
Organisée par le Département du développement économique, du tourisme, du commerce, de l’industrie et des mines (DCTIM) et le gouvernement togolais, cette assise de Lomé fait suite au constat selon lequel le continent africain fait face à une crise de la dette grandissante même si le ratio moyen dette/PIB de l’Afrique devrait baisser à 60% en 2025.
D’après le Cadre de Viabilité de la Dette (CVD) récemment publié par le FMI et la Banque Mondiale, le nombre de pays africains en situation de détresse liée à la dette, ou à haut risque de surendettement, est passé de 9 en 2012 à 25 en 2024. Cette flambée constitue un défi de taille, puisque l’augmentation des coûts de la dette accapare de manière excessive les ressources publiques essentielles au développement.
