Prudence Afanou 
Exclusion de M. Gomado par l’ANC : Qui sera le répondant de Fabre pour l’exécution des grands travaux d’aménagement ?
L’ANC est-elle arrivée à l’apogée? Plusieurs analystes de la scène politique togolaise se posent cette question. L’un des signes qui annonçeraient la fin d’un parti qui se dit radical est l’exclusion de l’ancien Maire du Golfe 1 Joseph Gbloekpo GOMADO accusé de rejoindre le nouveau gouvernement en tant que ministre de l’aménagement et du développement des territoires. Sa nomination à ce poste a forcément un lien avec les communes, celle du Maire Fabre n’est pas du reste.
Le divorce est définitivement consommé entre l’ANC et le nouveau ministre M. Gomado. Le parti de J.P Fabre reproche à l’ancien Maire d’avoir rejoint un gouvernement qu’elle perçoit comme l’incarnation du régime qu’elle combat, qualifiant son acte de “violation grave des principes politiques du parti” et d’”intelligence avec l’adversaire”. La décision du parti est claire : l’ancien cadre influent du Grand Lomé est désormais déchu de toutes ses responsabilités et doit restituer tous les biens appartenant à l’ANC.
Mais cette radiation soulève tant de contradiction puisque l’ANC de M. Fabre qui critique Joseph GOMADO a adressé récemment au Chef de l’État Faure Gnassingbé un courrier demandant l’accompagnement pour les grands travaux dans sa commune.
En effet, le 10 août 2024, lors d’une rencontre avec la presse, Fabre a révélé avoir écrit au Président de la République pour lui demander de lancer des grands travaux nécessaires à l’assainissement des abords de la lagune de Lomé. Selon lui, ces travaux dépassent de loin les capacités financières de sa commune.
Paradoxe que cela puisse paraître, M. Fabre en adressant cette correspondance à SEM Faure Gnassingbé ignorait que l’ancien Maire du Golfe 1 qu’il vient d’être expulser pourrait devenir son ministère de tutelle. Comme quoi avant de poser tout acte, il faut non seulement poser des questions mais aussi mesurer le pour et le contre.
En somme, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) doit comprendre que le monde évolue et pour être dans ce perpétuel mouvement, il faut s’adapter aux réalités de l’heure. On ne peut pas être maire d’un pays et refuser de collaborer avec le gouvernement en place. Alors il revient à ce parti de l’opposition de changer son fusil d’épaule au point de disparaitre à jamais. L’ élection présidentielle de 2020 dernière et les élections législatives d’avril 2024 doivent normalement appris des leçons à ce parti.
Prudence AFANOU
